En 1885, A.Bréauté notait : « Rien de plus gracieux pourtant que ces plantes fleurissant en abondance depuis le commencement d’avril jusqu’à la fin de mai. Pourquoi sont-elles si peu répandues et si peu appréciées ? C’est sans doute parce qu’elles sont trop faciles à cultiver ; qu’elles ne craignent ni froid, ni sécheresse, car, elles croissent avec une surprenante facilité, sont très rustiques et ne réclament pas de soins ».
Les plantes des elfes - ou épimèdes - sont des plantes vivaces d’ombre ou mi-ombre très faciles, très résistantes et très florifères.
Tout est beau chez ces plantes : le feuillage, les fleurs, le port, les couleurs au printemps et en automne. Les épimèdes ont des feuillages caducs ou persistants. Ce critère est à prendre en compte lors de la création de vos massifs.
Les fleurs des épimèdes sont variables en taille mais surtout au niveau des coloris. Il y en a pour tous les goûts : blanc, jaune, rose, rouge, orange, violacé, mauve... La majorité des variétés fleurissent entre début avril à fin juin. Les fleurs sont visitées par les abeilles pour leur nectar ainsi que par d’autres insectes. Un autre avantage, ce sont des plantes qui fleurissent dès le plus jeune âge. Donc, pas besoin d’attendre la première fleur pendant des années.
Elles sont intéressantes également pour la diversité des formes et couleurs des feuillages. De nombreuses espèces ont des feuilles présentant des marbrures et les jeunes sont souvent fortement teintées de rouge. Leurs formes peuvent aller d’un limbe bien rond et très longuement sagitté.
La culture des épimèdes ne pose pas de souci particulier. Ce sont de plantes faciles, résistantes aux maladies, aux limaces, à la sécheresse pour les variétés à feuillage persistant et au froid. Elles forment avec le temps de belles touffes couvre-sol qui s’étendent lentement grâce à leurs petits rhizomes. Certaines espèces restent toutefois très cespiteuses, notamment les espèces japonaises. En tout état de cause, ce sont des plantes que ne se montreront jamais envahissantes dans votre jardin. Rares sont les plantes d'ombre qui tolèrent aussi bien les périodes de sec et la concurrence des racines. Ce sont donc des plantes idéales pour couvrir au pieds des arbres et arbustes.
Les épimèdes se plaisent dans toute terre ordinaire de jardin. On évitera les sols gorgés d’eau. Ils résistent très bien au sec une fois implantés (pour les persistants) et ce sont des plantes que nous n’arrosons jamais dans notre jardin. On peut également en faire de très belles potées, notamment avec les espèces à feuillage persistant en hiver. En pot par contre, il faudra arroser en été.
Il n’y a pas beaucoup de nettoyage à faire mais on peut avoir, sur les espèces persistantes, des feuilles abîmées par l’hiver que l’on coupera afin de bien dégager les fleurs.
On peut associer les épimèdes avec d’autres plantes de se famille. Les Vancouveria, qui est un genre très proche. Ensembles, ils forment des massifs harmonieux. On peut également jouer sur les feuillages avec les Podophyllum et Diphylleia. Ces deux genres ont des feuilles de grandes tailles avec des floraisons roses, rouge foncé ou blanches.
Dans un tout autre genre mais en continuant de jouer sur les feuillages, les hellébores se marieront bien avec leurs feuilles composées et dentées. Elles assureront de plus la floraison en fin d’hiver avant que les épimèdes prennent le relais. On peut aussi y mélanger des Thalictrum delavayi et rochebrunianum qui fleuriront en été et qui monteront bien au-dessus des épimèdes.
N’hésitez pas non plus a vous amuser des formes et couleurs des feuillages des fougères et hostas. Pour apporter un peu de légèreté aux massifs, on peut mettre des plantes à feuillages fins comme les Liriope minor ou ophiopogons. Pensez également aux graminées d’ombre.
Il est également possible de jouer sur les hauteurs. Pourquoi ne pas planter dans les touffes d’épimèdes de grands sceaux de Salomon (Polygonatum cirrhifolium, falcatum, macranthum, kingianum, sibiricum, verticillatum) qui auront des tiges émergeant du feuillage de vos Epimedium pour aller fleurir bien plus haut. On peut faire de même en intercalant les épimèdes avec des Disporum dont les clochettes pendantes se marieront bien avec les fleurs des Epimedium.
En fond de massif ou derrière des épimèdes, on peut jouer avec de grandes plantes comme ces superbe « orties qui ne piquent pas » que sont Boehmeria platanifolia, japonica et biloba ou encore Pilea petiolaris.
Il y a près de 20 ans que je cultive des épimèdes et notre jardin (collection nationale depuis 2008) compte maintenant près de 200 variétés différentes.
'Ellen Willmott' est un hybride de x warleyense à très belles fleurs en clochettes ouvertes à sépales orange-rouge et pétales jaunes. Une plante facile et vigoureuse, bien résistante au sec.