Arbustes, petits ou grands arbres, vous trouverez toujours un érable pour votre jardin, qu’il soit grand ou petit. Beaucoup de variétés s’accommodent également d’une culture en pot permettant de les placer sur une terrasse ou un balcon. Si l’érable du Japon est aujourd’hui devenu un classique, le genre réserve quelques petits trésors pour nos jardins.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un grand jardin pour y installer des érables. Beaucoup, ont une taille adulte modeste permettant de bénéficier de leurs somptueuses couleurs automnales.
Le nombre important d’espèces et variétés disponibles dans le commerce permet de disposer de plantes aussi bien pour l’ombre que pour le soleil, pour sols légers ou plus lourds. On les utilisera en isolé –surtout ceux à port étalé – ou en mélange à d’autres arbustes ou en sous-bois parmi des vivaces et graminées d’ombre.
L'Acer carpinifolium est l'érable à feuilles de charme.
Lorsque je fais visiter mon jardin, je trouve toujours amusant de m’arrêter sur des plantes qui ne ressemblent pas au genre auquel elles appartiennent. Il y a l’érable à feuilles de catalpa, celui à feuilles de cannelier, le Schizophragma à feuilles de noisetier, le cyclamen à feuilles de lierre, le Tetradium à feuilles de frêne et l’érable à feuilles de charme.
Quand il ne porte pas ses fruits, c’est la confusion assurée. A la question « pouvez-vous me donner un nom de genre pour ce petit arbre ? », les réponses sont un charme, un Prunus ou même un chêne. Cet érable a donc bien été nommé puisque son nom signifie « à feuilles de charme ». Il rappelle d’ailleurs le feuillage du charme du Japon. Il y a un bon moyen de le distinguer d’un Carpinus : il a les feuilles opposées (alternes chez le charme).
Celles-ci sont simples, dentées, oblongues-oblancéolées et pointues. Elles prennent de belles teintes jaunes à l’automne.
Acer carpinifolium a été décrit par Siebold & Zuccarini en 1845. Il est endémique du Japon où il pousse dans les forêts caduques et tempérées des montagnes sur les îles de Honshu, Shikoku et Kyushu, jusqu’à l’étage subalpin. On le trouve souvent en compagnie de Fraxinus spaethiana et Pterocarya rhoifolia. Nous avons pu en observer en 2010 dans la région de Nikko dans le centre de Honshu, le long d’une rivière en forêt. Dans son habitat, il peut atteindre 8 à 10 m de haut environ mais il restera un petit arbre dans nos jardins. On peut voir deux beaux sujets âgés au jardin botanique de Lyon qui mesurent environ 5 m de haut et de large. Il y en a également un beau sujet au parc floral de Vincennes. Il est rustique jusqu’en zone 3. Il a été introduit en culture en 1879 aux pépinières Veitch par Charles Maries.
Cet érable a un port très ramifié et arrondi. Il est adapté aux petits jardins et sa croissance est assez lente. Dans son habitat, il pousse dans des terres acides à neutres, riches, fraiches et bien drainées, mais il se contente de terres plus lourdes et plus médiocres en culture.
Il est dioïque, il faut donc planter un pied mâle et un pied femelle pour obtenir des graines viables. Mais pour l’utilisation strictement ornementale au jardin, un seul plant suffit. Il est vraiment intéressant car unique dans le genre Acer, peu encombrant et très résistant au froid. Plants de 40/60 cm.